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« Est-ce qu’une histoire peut commencer par un deuil ? Parce que si la naissance est le début d’une vie, peut-être que la mort est le début d’une fiction. »
Camille a 22 ans quand elle emménage à Montréal. Sa grand-mère Pauline en a 91 quand elle entre en CHSLD. Chacune vit parallèlement un déracinement, une perte de repères. Poussée par une intuition, Camille enregistre ses visites et collecte les paroles de Pauline. Pendant près de quatre ans, les deux femmes apprivoisent ensemble l’inévitable au rythme des jours, des oublis, de l’effritement et des retrouvailles quotidiennes.
Après un poignant balado intitulé Quelqu’une d’immortelle, Camille Paré-Poirier adapte pour la scène ces échanges entre deux êtres si profondément unis, pierre d’assise d’un réseau de questions et de dialogues entre générations. La créatrice s’interroge par rapport à la notion de soins et aux différentes expériences, parfois contradictoires, de la réalité de proche aidante. Grâce à ses enregistrements empreints d’une grande complicité, les mots et la voix de Pauline continuent de vivre. Et un matériau documentaire devient ironiquement un outil de fiction.