Vernissage : 28 août 2025, 17 h à 19 h
Exposition : 29 août 2025 au 26 octobre 2025
Ancrée dans les luttes sociales et écologiques, la démarche de Carol Priego s’oriente ici vers la conceptualisation du paysage et explore la frontière – souvent poreuse – entre celui-ci et sa propre représentation. Intéressée par les méthodes photographiques expérimentales, l’artiste interroge le rôle des clichés produits et exportés dans un contexte de colonisation et d’exploitation des ressources naturelles. Elle questionne l’impact de ces images sur l’imaginaire collectif et la légitimation d’actes de dépossession culturelle et territoriale. Comment les horizons sont-ils modifiés et définis par la présence humaine, tout en émergeant à partir de celle-ci? Quel regard poser sur les archives et les histoires qu’elles mettent en scène?
Cette fois, Carol Priego expérimente à partir du concept du daguerréotype, dont les matériaux nécessaires à la production sont également ceux extraits du sol. Dans le cas précis de Rouyn-Noranda, où les premières archives visuelles ont été captées de cette manière, les métaux permettant d’immortaliser le paysage sont alors les mêmes qu’on y prélève et qui le contaminent. Dans la mise en relation du paysage et de son imagerie, l’artiste explore aussi le caractère vivant et la mémoire de celui-ci. Qu’est-ce qui se révèle dans les traces visibles, invisibles, humaines, historiques et parfois toxiques qui traversent les couches du paysage?
Durant son séjour à l’Écart, Carol Priego mène une recherche autour du daguerréotype géant, qu’elle réinterprète à partir de matériaux bruts — bois et cuivre — afin de former une hyperbole du paysage et de sa propre incarnation en tant que sujet politique. Au fil des échanges et des récits partagés autour d’elle, l’oeuvre finira sans doute, à son tour, par devenir paysage.
Texte de Gabrielle Izaguirré Falardeau
En partenariat avec Homesession, le centre Clark et l’atelier les Mille Feuilles.