Vernissage : 29 août 2024, 17 h à 19 h
Exposition : 29 août au 6 octobre 2024
À la suite d’une collaboration avec des femmes autochtones invitées à broder leurs blessures dans l’espoir de les transcender, Virginia Pesemapeo Bordeleau s’attaque à un travail d’aiguille sororal et personnel. À l’avant-plan, une cible pour figurer l’œil d’un·e tireur·euse dans la lunette de visée derrière laquelle se trouve tantôt une femme guerrière, tantôt un enfant. Avec elles et eux, un animal psychopompe qui guide leurs âmes vers la lumière, l’apaisement. L’artiste nous remet l’arme entre les mains et nous place l’index sur la gâchette. En face, en point de mire, les individus disparus et assassinés. Un plongeon au tréfond de l’inconfort collectif pour se rappeler la violence tant qu’il le faudra.
Reconnue pour sa pratique politique et engagée, Pesemapeo Bordeleau ne manque pas de nous convier dans une œuvre dénonciatrice avec sagacité. « Tant que ça ne nous touche pas, on ne se sent pas concerné·e·s… ». Comment ne pas tomber dans le cycle de l’oubli et rendre la mémoire inextinguible? C’est ce qu’elle tente d’insuffler dans cette installation renversante. Dans une esthétique délicate, Pesemapeo nous assène un coup de poing dans le ventre et elle est infatigable. Un dialogue schizophrénique s’entreprend alors avec soi-même quant à la notion de déni. Redonner la dignité aux disparu·e·s et assassiné·e·s, continuer la lutte entamée avec Poésie en marche pour Sindy, c’est ce qui est espéré par cette installation intranquille.