C’est des interstices du béton fissuré qu’émerge l’œuvre d’Émilie B. Côté. Le mobilier urbain, conçu pour ses qualités pratiques, écrase, recouvre et tue la vie végétale. Mais qu’en est-il lorsque celle-ci se coule dans une brèche, y trouve le minimum vital pour reconquérir sa place? Quand la mousse et les champignons grugent puis gagnent sur l’équipement des villes, l’artiste originaire du Témiscamingue y voit un acte de résilience, voire de résistance, peut-être l’ultime défiance de la chlorophylle sur les poutres d’acier. En effet, la tension induite entre l’activité humaine et la flore qui se lit sur les ruines craquantes des installations abandonnées ou non, devient le théâtre épique d’un match injuste, celui de David contre Goliath, où Émilie B. Côté tient le rôle de la fronde.
De la pierre, de la glaise, des bûches, les matériaux sont bruts, organiques. Ils sont empruntés au territoire afin qu’ils se fassent les porte-voix de leur propre cause. Des œuvres racinaires, vivantes, qui crient leur soif de reconquête, qui réclament leur droit d’accès immémorial aux plates-bandes sur celui des fleurs inadaptées, annuelles.
– Texte d’Alexandre Castonguay
Finissage
13 mars – 14 h à 17 h
Émilie B. Côté
Sarah Thibault
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