Rose-Aimée Bélanger, née au Témiscamingue québécois, entame sa carrière artistique dans la cinquantaine, après avoir élevé une famille de neuf enfants dans le Témiscamingue ontarien. Quarante ans plus tard, la sculpteure compte près d’un millier d’œuvres à son actif. Elle fixe d’abord dans l’argile les personnes de son entourage et répond à des commandes en créant notamment des sculptures inspirées des métiers des mines. Elle s’affranchit ensuite en créant les « Rondes ». Coulées dans le bronze, les Rondes immortalisent les menus plaisirs du quotidien. En défiant les canons actuels de beauté, elles nous réconcilient avec la candeur d’être soi. Une trentaine d’œuvres de Rose-Aimée Bélanger figurent dans l’exposition Les Centenaires.

À l’âge de 24 ans, Jean-Paul Riopelle part en France, où il fréquente les surréalistes. Il revient au Québec l’année suivante et s’intègre au mouvement des automatistes. Il signe le manifeste du Refus global en 1948. Durant plus de trois décennies, il crée une œuvre exigeante. À 50 ans, Jean-Paul Riopelle est au sommet de son art. Une trentaine de gravures de Riopelle sont réunies dans l’exposition Les Centenaires. Réalisées au cours de deux décennies distinctes, les années 60 et les années 80, ces estampes portent une marque caractéristique des peintures et des sculptures de Riopelle : la matière y est extrêmement expressive.

Rose-Aimée Bélanger a atteint l’âge vénérable de 100 ans cette année, Jean-Paul Riopelle s’est éteint à l’âge de 78 ans en 2002. Les deux artistes ont été témoins des grands bouleversements du siècle dernier et ont participé activement à la définition d’un art canadien original.

L’exposition Les Centenaires constitue un hommage à ces deux artistes qui ont ouvert des chemins nouveaux.